Hélène Aubert-De Crousaz
J’ai vu le jour au printemps 1948 à Lausanne, en Suisse. J’étais ardemment attendue par des parents attentionnés. Cela me permettra d’avoir une éducation rythmique et musicale de grande valeur. A cinq ans, une vocation précoce me pousse à déclarer que je voulais faire comme la maîtresse de rythmique quand je serai grande… et quinze ans plus tard je sortais de l’Institut Jaques-Dalcroze avec une licence d’enseignement de la rythmique.
Je me marie avec Jean-Marc Aubert (je perds ma particule). Il est chimiste et pendant deux ans, je peux bonifier mon métier en étant engagée par l’université locale à Québec où j’enseigne rythmique-solfège corporel et danse folklorique pour les élèves. Retour en Suisse à Monthey où parallèlement à la naissance de nos deux enfants, je donne des cours à des enfants porteurs de handicaps. Ensuite j’enseigne la rythmique en classes enfantines à Aigle, Bex et Ollon.
Mon mari s’implique merveilleusement dans mon univers professionnel et grâce à lui nous accomplissons de nombreuses aspirations artistiques. Nous créons l’Ensemble vocal du Chablais en 1975. Pendant vingt ans nous chantons, jouons et dansons le répertoire de la Renaissance en costume de cours en créant l’ensemble « Sarabande » (1989-2009). Avec le succès des fêtes médiévales, nous créons à trois le groupe « La Danserie ». Puis le répertoire folk nous permet de nous joindre au groupe « Trans en danse » et d’animer des bals folks. Durant dix ans nous animons la semaine annuelle « Musique et Art » de Crêt-Bérard, à Puidoux. Pendant vingt-quatre ans je donne les cours de formation continue « Voyage dansant dans le préau » du canton de Vaud. Puis deux CD verront le jour (voir ci-dessous).
S’ensuit alors une retraite bénie avec trois petits enfants dont on peut s’occuper. En juillet 2020, mon mari et moi fêtons nos noces d’or à Crêt-Bérard en compagnie de quarante invités dont ma mère de cent ans. Six mois plus tard j’ai l’immense chagrin de perdre mon compagnon de vie qui ne se relèvera pas d’une crise cardiaque à ski de fond.
C’est une vie vécue avec beaucoup de lumière et relativement peu d’ombre et c’est un honneur d’être invitée à participer à la création du Collectif d’Art Ré-Visionnaire…
Démarche artistique
Je me profile en tant qu’enseignante aimant danser, jouer de la musique et chanter. C’est avec plaisir que j’envisage en toute simplicité de partager ces arts traditionnels avec ma créativité personnelle.
Comment développer un surplus d’âme pour notre humanité chahutée par une pandémie et le spectre de la peur brandie à tout propos, où l’égo est prédominant ?
J’aime la danse parce qu’elle véhicule une approche du développement de l’être humain (corps-âme-esprit) très globale avec un éclairage différent selon l’époque et le style, plus humble et plus respectueuse :
La danse en cercle : est une danse communautaire. Sa rondeur protège des agressions ou tentations, et permet de faire vivre une authentique âme-groupe.
La danse à figure (contre-danse) : l’aspect social est prépondérant, elle développe la spatialité. Le moi social doit être très présent.
Les danses de couple : l’individualisme devient prépondérant. Les énergies yin et yang permettent de s’adapter à l’autre dans un rapport de face à face rapproché.
J’entre en danse presque comme j’entre dans une église, car danser développe une écoute tellement fine de l’autre dans ses aptitudes et ses limites. C’est un chemin de développement personnel-spirituel.
J’ai eu la chance exceptionnelle de vivre toutes ces énergies si différentes avec mon cher mari pendant un quart de siècle lors d’innombrables stages et festivals où l’authenticité était vécue et partagée, où la joie de la musique et de la danse étaient au rendez-vous. Ma démarche artistique consiste à faire vivre cette approche de l’être humain dans la simplicité et l’authenticité par la grâce de la musique et de la danse.